Wolfburn, la distillerie des loups de mer

La distillerie Wolfburn

Dans les eaux glacées du Wolfburn

Peu d’informations sur cette distillerie des Highlands construite 1821 par William Smith et décrite à l’époque comme la plus grande du comté Écossais de Caithness. D’après les registres de taxes, elle distille jusqu’à 125000 litres d’alcool/an et ferme soudainement en 1837. Elle rouvre pour une année en 1852 et fonctionne en pointillés jusqu’au début 1860 ; sur les cartes topographiques de 1872 elle est déjà signalée comme ruine.

Loup y es-tu ?

Les raisons de sa disparition restent très mystérieuses :

Aucun écrit ni note de dégustation sur son whisky, aucune bouteille n’étant parvenue jusqu’à nous. Pas de photographies ni de gravures ; son fondateur, William Smith la baptise du nom du ruisseau aux eaux riches en minéraux qui serpente sur cette lande tourbeuse et sauvage (la plus étendue d’Europe) : le Wolfburn ou « la source du loup ».

2012 Le retour du loup de mer

Ressuscitée par un consortium d’investisseurs privés du Comté de Caithness, la distillerie Wolfburn est « re-bâtie » en août 2012 à deux pas des ruines de l’ancienne distillerie située à Thurso, port d’embarquement des ferries pour les îles Orcades à l’extrême Nord des Highlands écossais.

Cette côte où débarquèrent tous les envahisseurs scandinaves est régulièrement agitée par une mer et des vents de Nord turbulents. Ses rochers et falaises découpées sont peuplés de nombreuses colonies d’oiseaux comme celles de Dunnet Head, (la pointe nord de l’Écosse « continentale »), depuis lesquelles on distingue les îles Orcades.

Son logo : Une gravure sur bois de Konrad Gesner (16ème siècle) figure un loup mythique le « sea-wolf » (loup de mer) très présent dans l’imaginaire du grand nord écossais.

Prêt à bondir, le poil dressé sur l’épine dorsale, son côté gargouille celtique ajoute une touche obscure à l’uisge beatha, lui conférant les vertus d’un philtre démoniaque. On dit ici que le loup de mer porte bonheur à tous ceux qui ont la chance de l’apercevoir.

Le bâtiment principal, ses équipements et les deux chais sont construits par des artisans et des <entreprises locales. Un nouveau bâtiment dédié à l’embouteillage ainsi qu’un chai supplémentaire sort de terre en 2015.

Première distillation en Janvier 2013, le premier embouteillage voit le jour en février 2016.

Shane et Ian, les loup-garous du clan Wolfburn

Le process de distillation est orchestré par deux pointures : Shane Fraser ancien maître distillateur de Glenfarclas et Ian Kerr de Glenlivet. L’idée n’est pas d’aller copier Glenfiddich et Balvenie, mais bien de créer des whiskies single malt de niche avec leur propres personnalités.

Très légèrement tourbé pour la première version, c’est un whisky single malt plutôt doux et léger très marqué par la céréale qui se dégage. 3 ans d’âge, ça reste malgré tout un « nouveau-né », Il faudra patienter pour déguster un 12 ans avec une vraie maturité. Le whisky Wolfburn vieillit dans des fûts de Bourbon et de Sherry. Belle histoire que celle de la distillerie Wolfburn, à déguster en terrifiante compagnie les soirs de pleine lune.

En voir plus :

Une visite virtuelle de la distillerie.