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La vue sur les monts Paps de l’île voisine de Jura et sur le « sound » (isthme) d’Islay est à couper le souffle…
Le paysage a peu changé depuis 1881, quand les frères Greenlees choisirent ce site idyllique à deux ricochets de l’embouchure de la Margadale, d’où son nom gaélique : Bunnahabhain ou « mouth of the river ».
Le whisky distillé ici, très subtilement fumé (2 ppm de phénols, quand un Ardberg en contient 50) fait figure d’exception, car sur l’île d’Islay la tourbe règne en maîtresse absolue ! De plus, l’eau de la source Mardagale, captée à deux kilomètres en amont, n’a pas le temps de s’imprégner du manteau tourbeux qui recouvre l’île. La levure utilisée dans le « wash » (fermenteur) provient de deux souches différentes et fermente entre 60 et 80 heures.
Entre autres particularités, Bunnahabhain possède avec Isle of Jura et Glenmorangie les plus gros alambics de toute l’Écosse. Le distillat qui en résulte est unique, paisible et magistral à l’image de cette distillerie bâtie sur le modèle d’un château Bordelais.
Depuis 2003, Burn Steward est le propriétaire de la distillerie et de la marque Black Bottle, le fameux blend tourbé.
Deux nouvelles expressions de 18 et 25 années ont été créées récemment pour tenir compagnie au 12 ans et son légendaire marin, seul à la barre depuis les années 1960.
Les malts tourbés ont également fait une entrée remarquée avec un « Toiteach » (fumé en gaélique) de 10 ans d’âge et le « Moine » (tourbe en gaélique) un 6 ans d’âge produit en quantités homéopathiques. Ces nouvelles expressions titrent 40 ppm de phénols.
Le dernier né de la famille, le Cèobanach (Chio ba nac), ou brume fumée en gaélique, est intensément fumé et vieilli en fûts de bourbon.